11 novembre 2013. Nous sommes prêts. Quelques derniers petits détails vestimentaires à régler avant d’emprunter le chemin nous menant sur la place des Sables d’Olonne d’où nous commencerons le défilé. Quelques signes de stress se lisent sur nos visages et dans notre attitude. Nous devons être irréprochables, nous le savons. Les gouttes de pluie glissent le long des vitres du hall du centre de préparation militaire marine d’où nous allons partir. Un temps pluvieux. Un temps de deuil et de recueillement.
A présent il semblerait que tout soit au point. Nous y allons Les gradés nous accompagnent tandis que nous nous rendons sur la place en file indienne, sans cadence. Nous ne parlons pas beaucoup car il nous faut nous concentrer. Pour l’instant la tâche est aisée car nous ne marchons pas encore au pas. Nous nous contentons de nous suivre.
De temps à autre nous échangeons une parole, les gradés nous racontent quelques anecdotes amusantes pour nous décrisper un peu. Dans nos têtes, nous ne pouvons nous empêcher de nous sentir fiers et beaux dans nos tenues de cérémonie. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on va défiler.
Mais, alors que nous nous laissons emporter par nos pensées, les gradés nous donnent l’ordre de nous mettre en colonnes car nous approchons du lieu de départ. La tension monte, il faut éviter les faux pas, faire honneur à la PMM des Sables d’Olonnes. Nous recommençons à marcher, cette fois-ci en ordre serré. Deux pensées se forgent à présent nettement dans notre esprit : fierté et concentration.
Arrivés sur la place, on nous donne l’ordre de nous ranger sur trois lignes. Une fois cela fait il faut rester au repos. La foule se presse pour nous admirer et nous prendre en photo tandis que nous restons immobiles, imperturbables. La pluie tombe un peu plus fort. Le temps parait plus long à chaque seconde. Nos membres s’engourdissent, certains d’entre nous on froid, d’autres faim, d’autres encore sont fatigués. Mais peu importe nous devons tenir dans cette position, c’est la règle.
Enfin la fanfare commence à jouer. Nous la suivons de notre pas cadencé de militaire. En fait ce n’est pas très difficile il suffit juste de vérifier que nous sommes bien dans le rythme et alignés comme il faut. Le trajet se fait sans encombre. La place du monument au mort est à présent devant nous, noire de monde.
Nous nous rangeons encore une fois comme sur la place de départ et nous mettons au garde-à-vous. C’est maintenant que la véritable cérémonie commence. Au son de la musique, le drapeau national est hissé et les gerbes de fleurs déposées au pied du monument par le maire, le sous-préfet, les élus, le conseil municipal des jeunes et quelques personnalités.
C’est un instant émouvant qui nous rappelle un passé sinistre que nous n’avons pas connu. Peu importe l’opinion de chacun d’entre nous sur cette guerre, nous sommes tous d’accord sur un point : un hommage aux hommes décédés durant la guerre 14-18 est la moindre des choses que nous pouvons faire en leur honneur.
Vient ensuite le discours du secrétaire d’Etat aux anciens combattants lu par le sous-préfet des Sables d’Olonnes. Nous l’écoutons attentivement. La principale idée que nous en retenons est que désormais, comme tous les poilus sont décédés, il faut transmettre la mémoire de cette guerre qui fait aujourd’hui partie de l’histoire aux générations futures.
Une fois la commémoration terminée nous pouvons rompre les rangs. Nous songeons que tant qu’il y aura des stagiaires de notre âge dans l’armée, la mémoire de ceux qui sont morts pour la France ne se perdra pas.
La pluie tombe toujours.
Stagiaire Elise Quaireau